Quels sont les grands défis à venir pour à la fois le logement social à Bruxelles et dans les grandes villes, ainsi que pour Habitat et Humanisme ?
Tout d’abord, il y a une tension structurelle depuis 30 ans à Bruxelles entre l’offre et la demande de logements sociaux : il y a 60 000 ménages en attente à Bruxelles, nécessitant une accélération des solutions. Alors même que 300 milliards dorment sur les comptes épargnes. Qui plus est, les Belges ont « une brique dans le ventre », ce qui créé une pression et rend souvent l’accès et le droit au logement équitable compliqué. C’est là que l’impact de philanthropes permettant de renverser la balance et donc de faire évoluer l’investissement solidaire permettra d’aller vers un changement systémique qui résoudrait ce défi. Aussi, nous sommes dans une phase de structuration et de pérennisation de notre modèle économique pour accompagner ce challenge. En repensant et en confortant le design de celui-ci, nous sommes en capacité d’articuler une nouvelle réalité. On ne lutte pas contre un modèle existant, on en invente un nouveau et on rend l’ancien désuet… Enfin, nous intégrons désormais des dynamiques digitales et collaboratives pour renforcer l’impact du Mouvement et avec l’ambition de faciliter la lecture d’un investissement responsable au travers d’outils dits « Impact Tech » (mesure de l’impact dans le but d’aller de manière plus granulaire dans l’illustration du rendement à venir en lien avec l’engagement sociétal).
Comment Habitat et Humanisme (H&H) peut faire la différence ?
Je perçois les organisations comme un levier pour transformer et penser le Monde à venir et c’est particulièrement le cas ici. Je vois Habitat et Humanisme Belgique comme un véhicule pour conduire un changement systémique du modèle actuel dans le cadre de la crise du logement en développant des modèles hybrides alliant logement à finalité sociale et Accompagnement et Insertion Par le Logement. Enfin, nous sommes dans une logique d’innovation sociale et économique connectant le secteur privé, public et philanthropique. Ces liens sont la seule articulation en mesure de relever le défi gigantesque de l’habitat responsable. De plus, on peut influer sur les comportements et repenser l’approche traditionnelle de l’investissement immobilier rentier pour le rendre plus social et durable.